Les marchés du sucre ont connu une forte hausse aujourd’hui alors que les fonds se précipitaient pour couvrir leurs positions short avant les vacances de fin d’année et la liquidité plus faible qui en découle. Les contrats de mars à New York et à Londres ont tous deux bondi d’environ 2,2 %, mais derrière cette brève hausse se profile une narration baissière beaucoup plus importante qui se construit sur le marché mondial.
Le catalyseur à court terme : Positionnement pendant les vacances
Le moteur immédiat des gains d’aujourd’hui réside dans l’activité des fonds techniques. Avec Noël et le Nouvel An qui approchent, les traders liquident leurs positions short en anticipation d’une liquidité et de volumes de trading réduits. Les contrats de sucre mondial de mars (SBH26) à NY ont gagné 0,32 point (+2,21%), tandis que les contrats de sucre blanc ICE de mars (SWH26) à Londres ont augmenté de 9,00 points (+2,16%). Il s’agit d’un comportement classique de fin d’année sur les marchés des matières premières — plus lié à la mécanique du calendrier qu’à une force fondamentale.
La pression fondamentale : Une offre mondiale record à l’horizon
Cependant, le contexte structurel raconte une histoire bien plus inquiétante pour les haussiers. L’Organisation Internationale du Sucre (ISO) a prévu en novembre un surplus massif de 1,625 million de tonnes métriques (MT) pour l’année de commercialisation 2025-26, une inversion dramatique par rapport au déficit de 2,916 millions de MT qui caractérisait 2024-25. Ce changement est alimenté par des gains de production projetés dans les principaux pays producteurs du monde.
L’explosion de l’offre en Inde
L’Inde, le deuxième plus grand producteur mondial, va augmenter sa production de manière spectaculaire. Les données de production d’octobre à mi-décembre ont déjà montré une hausse de +28 % en glissement annuel, atteignant 7,83 MMT. L’Association des usines de sucre indiennes a relevé son estimation annuelle à 31 MMT, et certains analystes prévoient qu’elle pourrait atteindre 34,9 MMT — une hausse de +19 % en glissement annuel. Ce rebond fait suite à une baisse de -17,5 % en 2024/25, lorsque la production est tombée à un niveau bas de 26,1 MMT, soit le plus bas en 5 ans.
En aggravant la pression sur l’offre, le gouvernement indien autorise des exportations supplémentaires de sucre pour soulager les surplus domestiques. Après avoir permis 1,5 MMT d’exportations pour 2025/26, les responsables ont laissé entendre que davantage pourraient être approuvés. L’Association des usines de sucre indiennes a également réduit sa prévision d’utilisation d’éthanol à 3,4 MMT contre 5 MMT, libérant encore plus d’offre pour les marchés d’exportation.
La production record du Brésil
La récolte 2025/26 du Brésil s’annonce également record. Conab a relevé sa prévision à 45 MMT contre 44,5 MMT, tandis que le Service agricole étranger du USDA prévoit 44,7 MMT. Jusqu’en novembre, la production cumulative du Centre-Sud a atteint 39,904 MMT, en hausse de +1,1 % par rapport à l’année précédente, avec la canne à sucre destinée à la production de sucre représentant 51,12 % — en hausse par rapport à 48,34 % la saison précédente.
La contribution de la Thaïlande
La Thaïlande, le troisième plus grand producteur mondial et deuxième exportateur, devrait augmenter sa production pour 2025/26 de +5 % en glissement annuel, atteignant 10,5 MMT.
La situation offre/demande
Les dernières projections de l’USDA soulignent le déséquilibre croissant. La production mondiale de sucre pour 2025/26 devrait augmenter de +4,6 % en glissement annuel, atteignant un record de 189,318 MMT. Alors que la consommation humaine devrait augmenter de +1,4 %, atteignant un record de 177,921 MMT, les stocks de fin de période mondiaux diminueront tout de même de -2,9 %, pour atteindre 41,188 MMT. Cela indique que le marché absorbe la hausse massive de la production, mais de justesse.
Le trader indépendant de sucre Czarnikow a relevé son estimation du surplus mondial pour 2025/26 à 8,7 MMT, en hausse de 1,2 MMT par rapport à sa prévision de septembre — un signe que les estimations de production continuent de monter.
Quelles sont les perspectives pour les prix
Le rallye de couverture à court terme d’aujourd’hui pourrait offrir un soulagement temporaire, mais le poids des fondamentaux de l’offre mondiale reste nettement négatif. À moins que la demande n’accélère au-delà des attentes actuelles ou que la production ne rencontre des difficultés, les prix du sucre feront face à des vents contraires importants durant la saison 2025/26. Le rallye de fin d’année doit être considéré comme une opportunité de vente pour ceux qui adoptent une position baissière sur la matière première.
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Le sucre mondial grimpe en raison de la couverture de fonds, mais les perspectives de production menacent la hausse
Les marchés du sucre ont connu une forte hausse aujourd’hui alors que les fonds se précipitaient pour couvrir leurs positions short avant les vacances de fin d’année et la liquidité plus faible qui en découle. Les contrats de mars à New York et à Londres ont tous deux bondi d’environ 2,2 %, mais derrière cette brève hausse se profile une narration baissière beaucoup plus importante qui se construit sur le marché mondial.
Le catalyseur à court terme : Positionnement pendant les vacances
Le moteur immédiat des gains d’aujourd’hui réside dans l’activité des fonds techniques. Avec Noël et le Nouvel An qui approchent, les traders liquident leurs positions short en anticipation d’une liquidité et de volumes de trading réduits. Les contrats de sucre mondial de mars (SBH26) à NY ont gagné 0,32 point (+2,21%), tandis que les contrats de sucre blanc ICE de mars (SWH26) à Londres ont augmenté de 9,00 points (+2,16%). Il s’agit d’un comportement classique de fin d’année sur les marchés des matières premières — plus lié à la mécanique du calendrier qu’à une force fondamentale.
La pression fondamentale : Une offre mondiale record à l’horizon
Cependant, le contexte structurel raconte une histoire bien plus inquiétante pour les haussiers. L’Organisation Internationale du Sucre (ISO) a prévu en novembre un surplus massif de 1,625 million de tonnes métriques (MT) pour l’année de commercialisation 2025-26, une inversion dramatique par rapport au déficit de 2,916 millions de MT qui caractérisait 2024-25. Ce changement est alimenté par des gains de production projetés dans les principaux pays producteurs du monde.
L’explosion de l’offre en Inde
L’Inde, le deuxième plus grand producteur mondial, va augmenter sa production de manière spectaculaire. Les données de production d’octobre à mi-décembre ont déjà montré une hausse de +28 % en glissement annuel, atteignant 7,83 MMT. L’Association des usines de sucre indiennes a relevé son estimation annuelle à 31 MMT, et certains analystes prévoient qu’elle pourrait atteindre 34,9 MMT — une hausse de +19 % en glissement annuel. Ce rebond fait suite à une baisse de -17,5 % en 2024/25, lorsque la production est tombée à un niveau bas de 26,1 MMT, soit le plus bas en 5 ans.
En aggravant la pression sur l’offre, le gouvernement indien autorise des exportations supplémentaires de sucre pour soulager les surplus domestiques. Après avoir permis 1,5 MMT d’exportations pour 2025/26, les responsables ont laissé entendre que davantage pourraient être approuvés. L’Association des usines de sucre indiennes a également réduit sa prévision d’utilisation d’éthanol à 3,4 MMT contre 5 MMT, libérant encore plus d’offre pour les marchés d’exportation.
La production record du Brésil
La récolte 2025/26 du Brésil s’annonce également record. Conab a relevé sa prévision à 45 MMT contre 44,5 MMT, tandis que le Service agricole étranger du USDA prévoit 44,7 MMT. Jusqu’en novembre, la production cumulative du Centre-Sud a atteint 39,904 MMT, en hausse de +1,1 % par rapport à l’année précédente, avec la canne à sucre destinée à la production de sucre représentant 51,12 % — en hausse par rapport à 48,34 % la saison précédente.
La contribution de la Thaïlande
La Thaïlande, le troisième plus grand producteur mondial et deuxième exportateur, devrait augmenter sa production pour 2025/26 de +5 % en glissement annuel, atteignant 10,5 MMT.
La situation offre/demande
Les dernières projections de l’USDA soulignent le déséquilibre croissant. La production mondiale de sucre pour 2025/26 devrait augmenter de +4,6 % en glissement annuel, atteignant un record de 189,318 MMT. Alors que la consommation humaine devrait augmenter de +1,4 %, atteignant un record de 177,921 MMT, les stocks de fin de période mondiaux diminueront tout de même de -2,9 %, pour atteindre 41,188 MMT. Cela indique que le marché absorbe la hausse massive de la production, mais de justesse.
Le trader indépendant de sucre Czarnikow a relevé son estimation du surplus mondial pour 2025/26 à 8,7 MMT, en hausse de 1,2 MMT par rapport à sa prévision de septembre — un signe que les estimations de production continuent de monter.
Quelles sont les perspectives pour les prix
Le rallye de couverture à court terme d’aujourd’hui pourrait offrir un soulagement temporaire, mais le poids des fondamentaux de l’offre mondiale reste nettement négatif. À moins que la demande n’accélère au-delà des attentes actuelles ou que la production ne rencontre des difficultés, les prix du sucre feront face à des vents contraires importants durant la saison 2025/26. Le rallye de fin d’année doit être considéré comme une opportunité de vente pour ceux qui adoptent une position baissière sur la matière première.